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Hyperesthésie
Cette affection n’est présente que chez le chat, plus
particulièrement les races issues de chats orientaux (siamois, thaïs,
birmans, orientaux, balinais, etc.) et souvent constatée sur des chats
de 1 à 5 ans.
Elle peut être confondue avec l’alopécie au début des crises.
L’hyperesthésie est extrêmement fatigante pour le chat.
On ignore les causes de ce syndrome, et comme tout syndrome, on ne peut
le guérir définitivement, mais seulement tenter d’atténuer les crises,
et d’en réduire la fréquence.
Il a été constaté que les chats souffrant de ce syndrome étaient plus
sensibles au stress que leurs congénères. Il faut donc leur éviter toute
source d’angoisse. Ne rien changer dans le quotidien du chat, avoir des
horaires réguliers et fixes, éviter les déménagements, les changements
de meubles ou même la composition du foyer.
Dans un premier temps le chat est prit d’une sorte de frénésie, bouge
beaucoup, avec des frémissements de la peau du dos (rolling skin) comme
si des vagues passaient sous son poil.
Il va tourner autour de sa queue, feuler, cracher, comme si cette
dernière l’attaquait. Dès qu’il peut l’attraper, il va s’automutiler de
façon impressionnante, il peut se faire très mal. Le chat va ensuite se
lécher de façon intense. Il est alors dans une sorte de transe, les yeux
ronds et fixes, comme si le monde autour de lui n’existait plus..
Mieux vaut éviter de déranger le chat quand il est dans cette crise,
vous pourriez vous faire blesser gravement. Il faut juste lui parler,
sans paniquer, en gardant un ton rassurant. Dites-lui que vous êtes là,
que vous l’aimez, et le son de votre voix le ramènera à là réalité, et
stoppera la crise en douceur. Attention si votre voix est tremblante,
hésitante, ou paniquée, ne lui parlez pas, attendez la fin de la crise.
Sur les différents cas que j’ai eu à traiter, un point commun récurrent
me fait dire que l’hyperesthésie est en fait « un train qui en cache un
autre ». Une petite chatte de 3 ans que je suivais faisait 2 à 5 crises
par jour, nous avons réussi avec sa maitresse à diminuer le rythme des
crises à 2 par trimestre, ce qui était tout à fait raisonnable. Moins
fatiguée la chatte rejouait même un peu plus. Quand son cas m’a été
présenté par le biais de son vétérinaire, ce dernier avait fait un bilan
de santé. Plus d’un an plus tard, j’apprenais que cette puce avait de
graves soucis digestifs, vomissements, diarrhées, elle n’allait pas
bien. Le vétérinaire n’a rien pu faire. L’autopsie a révélé une
malformation congénitale du foie. La chatte vomissait souvent, le
vétérinaire avait pensé à un système digestif fragile, rien sur la prise
de sang ne permettait de penser autrement. Elle avait donc par période
un traitement et elle avait une alimentation spéciale. En fait,
l’échographie du foie n’ayant jamais été faite, aurait cependant permis
de voir que le foie n’était pas normal.
Un autre cas présentait une malformation interne des reins, cachée par
cette hyperesthésie, derrière laquelle on ne cherchait pas plus loin. Et
là, l’échographie ne révélait rien.
Bref, pour moi, l’hyperesthésie est souvent la façon pour un chat
d’exprimer une souffrance plus profonde. Maladie ou malformation
congénitale non détectée. Je demande quand un chat souffre de ce
syndrome un bilan complet, avec échographie des organes, bilan sanguin,
analyse d’urine et des selles si besoin. Et seulement ensuite, j’accepte
d’intervenir pour tenter de limiter les crises et leur fréquence.
Généralement, une fois la maladie trouvée et soignée si c’est possible,
les crises vont d’elles mêmes se raréfier, sachant toutefois qu’au
moindre coup de stress, elles peuvent réapparaitre.
Si votre chat présente des symptômes de ce syndrome, faite établir
rapidement un bilan de santé complet, et consulter un comportementaliste
au plus vite afin de faire en sorte que le chat se sente mieux.
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